Conférence du lundi 7 novembre 2011
de Véronique Bruneau
Mr Peanut - Adam Ross
Premier roman construit comme un film d’Alfred Hitchcock.
David Pepin a toujours aimé sa femme, Alice. Pourtant, parfois, il rêve de sa mort. Mais peut-on être coupable des rêves que l'on fait ? Le problème, c'est qu'Alice est morte. Réellement. Pour les deux policiers en charge de l'enquête, David apparaît aussi suspect qu'il est désemparé. Mesurant sa culpabilité à l'aune de leur propre histoire conjugale, il leur devient clair que son rôle ne se limite pas à celui du mari inconsolable... Adam Ross livre un premier roman, hypnotique et intense en disséquant à travers la genèse de ces trois mariages, la réalité effroyable et tragique de la vie à deux. « C'est l'approche la plus fascinante du côté sombre du mariage depuis Qui a peur de Virginia Woolf ? Captivant. Cela m'a provoqué des cauchemars. Un exploit pas misérable. » Stephen King.
Catherine, libraire d’une trentaine d’années, est de retour en Haute-Saône avec sa soeur aînée, Angélique, afin de vider la maison de leurs grands-parents décédés. Depuis longtemps, Catherine s’est tenue à l’écart à l’écart de ce petit village. Pourtant, chaque coin de rue ou visage croisé font surgir en elle des souvenirs précis et douloureux alors que sa soeur a même oublié les prénoms des copains de vacances qu’elles retrouvaient chaque été, lors des séjours en famille. « J’ai une de ces mémoires. Une de celles qui ne laissent pas de zones d’ombre et aucune place au doute. Une mémoire cruelle », dit-elle. Angélique a fondé une famille, Catherine, non. C’est une femme solitaire, à l’adolescence déjà elle passait ses heures dans les livres. Mais pour ce qu’elle a vécu, adolescente, dans ce village, « il n’y a pas eu de mots. Il n’y en a jamais eu, ni avant, ni après. C’est quelque chose qui ne ressemble à rien d’écrit. » Pourtant, alors que la maison, bientôt vendue, est nettoyée de ses souvenirs, Catherine laisse remonter le secret qui l’étouffe depuis l’été de ses seize ans. Un été en apparence banal, passé comme d’ordinaire avec sa soeur chez ses grands-parents. Son récit va se dévider lentement, un récit en apparence tout lisse. Retrouvailles avec les gamins du village. Cueillette des haricots avec les grands-parents. Après-midis de chaleur passés au grenier dans la lecture du Grand Meaulnes. Piscine, flirt de sa soeur avec un rouquin de la colonie… Angélique, de deux années plus âgée, sait déjà s’y prendre avec les garçons. Catherine, elle, est trop timide, trop sage. Les passions et les désirs, elle les vit par l’entremise des héros des grands romans qu’elle dévore.
Mais cet été-là, tout va basculer. Ce qui a eu lieu, personne ne l’a jamais soupçonné, même pas sa soeur. Pourtant, il y a de quoi en faire des « cauchemars toute une vie ». Quelque chose meurt cet été-là: pas seulement l’innocence du corps, celle de l’âme.
On restera discret sur le coeur de l’intrigue: Anne Percin sait nous faire descendre marche après marche vers le dévoilement de cet été sauvage, jusqu’au drame dont la narratrice espère n’être peut-être pas coupable. C’est une histoire d’innocence et de cruauté que nous raconte Anne Percin. Belle et implacable à la fois, comme tous les crève-coeurs de l’enfance
Un truand paranoïaque en cavale depuis quarante ans. Un serveur dépressif qui voit son ancien amour se trémousser dans un jeu de téléréalité. Quel est le rapport entre ces deux hommes ? A priori, il n’en existe aucun. Aucun lien entre ces deux êtres que tout ou presque oppose et qui ne se connaissent pas. Sauf peut-être une lueur dans le regard d’un vieil homme ou l’obsession d’une journaliste à réunir les pièces d’un vieux puzzle. Sauf peut-être les ronds dans l’eau. Car certains actes ont des répercussions inattendues, même longtemps après…
Jackson, Mississippi, 1962. Lorsqu’elle rentre chez elle, Aibileen, seule dans sa bicoque du quartier noir de Jackson, dîne modestement, écrit ses prières dans un carnet, pense à son fils disparu et écoute du gospel, du blues ou le sermon du Pasteur à la radio. Nurse et bonne au service de familles blanches depuis quarante ans, Aibileen n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort. Elle vit pour “ses enfants” – les petits Blancs dont elle s’occupe jusqu’à l’âge où ils changent –, les aime tendrement et met un point d’honneur à leur transmettre l’estime de soi, luttant comme elle le peut contre les idées racistes que leurs parents leur enfonceront bientôt dans le crâne. Aibileen est une âme généreuse, dotée d’une grande sagesse et d’une bonhomie attendrissante. Elle a la vitalité, la douceur et la rondeur d’Ella Fitzgerald. Dans les pires moments, elle peut compter sur sa meilleure amie, Minny, bonne et cuisinière chez les Blancs depuis son plus jeune âge elle aussi, une forte tête qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Entre un mari alcoolique à la main lourde et cinq enfants à éduquer, son quotidien s’apparente à une lutte de survie. Ainsi dissimule-t-elle sa sensibilité sous les traits d’une maîtresse-femme à la langue bien pendue, ce qui lui a valu d’être maintes fois renvoyée. D’ailleurs, sa nouvelle patronne, pin-up désœuvrée au comportement étrange, lui donne déjà du fil à retordre. C’est alors qu’arrive Skeeter Phelan. Vingt-deux ans et fraîchement diplômée, elle est de retour à Jackson où elle retrouve ses anciennes amies. Contrairement à elles, Skeeter n’a pas encore la bague au doigt, attache peu d’importance à ses tenues et sa coiffure, possède un esprit plus ouvert que la moyenne et souhaite plus que tout devenir écrivain. Lorsqu’on lui confie la rubrique ménagère du journal local, elle demande à Aibileen de lui donner des tuyaux. Elle apprend à la connaître et comprend bientôt qu’elle tient son sujet : il y a peu, une certaine Rosa Parks a refusé de céder sa place à un Blanc dans un bus ; un certain Martin Luther King se rend de ville en ville pour défendre la cause des droits civiques ; elle, Skeeter Phelan, va donner la parole aux bonnes de Jackson, leur demander de raconter ce que c’est qu’être une bonne noire au service d’une famille blanche du Mississippi, recueillir leurs témoignages et en faire un livre. Elle y tient d’autant plus que Constantine, la bonne qui l’a élevée et qu’elle aime profondément, a été congédiée par ses parents pour des raisons obscures. Ce projet fou auquel se rallient Aibileen et Minny va les mettre en danger et changer à jamais le cours de leur vie.
A 82 ans, Cora est obèse, s'autorise un peu trop d'anxiolytiques et fume plus que de raison. Pourtant le jour où ses enfants la placent dans une maison de retraite, c'est l'électrochoc. Bien décidée à ne pas s'attarder dans ce cul de sac, Cora met tout en œuvre pour reprendre le contrôle de sa vie. Et pour cela, il lui faut affronter un passé trop longtemps tenu secret… Plus qu'un personnage, Cora est une rencontre, celle d'une femme intraitable et souvent irrévérencieuse, celle d'une voix juste et sincère à laquelle on ne peut que prêter l'oreille. Elle nous dit que la désobéissance est souvent le premier chemin vers la liberté, et surtout, qu'il n'est jamais trop tard… Un roman foisonnant d'énergie et d'émotion au plus près des choses de la vie.
Que dire d’une œuvre si ample qu’elle échappe aux catégories littéraires ? Les Jardins statuaires, c’est à la fois une fable, un roman d’aventure, un récit de voyage, un conte philosophique.
A une époque indéterminée, un voyageur découvre le pays des « Jardins statuaires » : un ensemble de domaines, protégés par de vastes enceintes, où la principale activité des hommes consiste à cultiver des statues. Dans ces propriétés où la pierre pousse sans cesse, la vie est réglée d’après une organisation rigoureuse, apparemment ludique et rationnelle, mais aux fondements étranges. Au fil des pérégrinations du voyageur, l’utopie se lézarde : la place des femmes, le pouvoir occulte d’une mystérieuse guide des hôteliers, les statues qui maigrissent ou croissent indéfiniment posent des questions angoissantes. Enfin, la menace de Barbares qui se rassemblent aux frontières et préparent l’invasion des jardins statuaires va achever de déséquilibrer cette société. Jacques Abeille a créé une œuvre qui rejoint celles de Mervyn Peake, de Julien Gracq, de Tolkien, mais dont le destin dessine une légende noire : tapuscrit égaré, faillites d’éditeurs, incendies et malchances ont concouru pendant trente ans à l’occultation de ce roman sans équivalent dans la littérature française. La suite, inédite, des Jardins statuaires paraîtra aux éditions Attila l’année prochaine.
Eh bien, c'est l'histoire d'un âne, d'une petite souris et d'un singe.
Un âne accro à son ordinateur, qui se questionne sur l'objet que le singe tient entre ses mains et qui le passionne.
Et cet objet, oui c'est un livre ! Alors l'âne pose un tas de questions au singe :
- Comment on fait défiler le texte ?
- On peut s'en servir pour tchatter ?
- Où est ta souris ?
- Ca envoie des textos ?
Et le singe de répondre à chacune des questions posées : Non, c'est un livre !
L'âne curieux, empruntera discrètement le livre et se plongera dans la lecture.
Bien entendu il ne voudra plus rendre le livre « tellement » il est bon de lire.
Un album percutant, réaliste et avec beaucoup d'humour! L’auteur-illustrateur est l’un des plus grands graphistes et créateurs d’albums américains.
Le miel n’est pas en banlieue. Il est au centre. Un soir, assommé d’ennui et ivre d’envies, Wam embarque pour une virée sur "Paname". Pas d’argent, pas de plan, mais un sens aigu de la vanne et du défi : il ne lui en faudra pas plus pour vivre, en quelques heures, ce que beaucoup n’ont pas vécu en une vie. Sur le modèle d'After Hours, de Martin Scorsese – une nuit, une grande ville, une succession d’aventures -, ce roman enchaîne blagues et rebondissements à un rythme trépidant, et nous fait découvrir un Paris inédit : voici la Ville Lumière telle qu’elle brille dans les yeux d’un enfant des cités. Voici la rencontre de deux mondes. Si proches, et si éloignés. Loin des clichés un regard positif sur les jeunes des banlieues…. Slimane Kader travaille, à la plonge, sur un bateau de croisière en mer des Caraïbes. Wam est son premier roman.
1995, région des Grands Lacs. Jim Fergus rend visite à sa grand-mère, Renée, 96 ans. Fille d'aristocrates français désargentés, mariée trois fois, celle-ci a connu un destin hors du commun, qui l'a menée de son petit village natal de la région de Senlis jusqu'aux Etats Unis, en passant par les sables de l'Egypte. D'un caractère entier, froide et tyrannique, elle a brisé la vie de sa famille, en particulier celle de sa propre fille, Marie Blanche, la mère de Jim. Pour essayer de la comprendre, et peut-être de lui pardonner, celui-ci va tenter de retracer son parcours. En parallèle, à travers le journal intime de sa mère, l'écrivain nous fait entrer dans l'intimité de celle-ci. Internée en 1966 dans un asile de Lausanne, Marie-Blanche se souvient de sa vie, commencée comme un conte de fées mais qui prit peu à peu des allures de tragédie. Jim Fergus s'inspire ici de son histoire personnelle pour nous offrir une saga familiale bouleversante. À la façon de Dalva, de Jim Harrison, il inscrit l'intime dans l'histoire et nous présente d'inoubliables portraits de femmes dans la tourmente. On retrouve surtout dans cette fresque qui s'étend sur un siècle et trois continents toute la puissance romanesque de l'auteur de Mille femmes blanches associée à une force d'émotion rare. Marie-Blanche est le troisième roman de Jim Fergus, après Mille femmes blanches vendu à près de 400 000 exemplaires en France, et La filles sauvage. Jim Fergus a consacré cinq années à l'écriture de ce roman qui est publié en France en exclusivité mondiale.
Plus connu pour ses travaux universitaires et pour l'invention de la Terre du Milieu, J.R.R. Tolkien est aussi un formidable auteur de contes pour enfants. Comme Bilbo le Hobbit et Roverandom, les Lettres du Père Noël ont d'abord été destinées à ses trois fils et à sa fille, auxquels, chaque année entre 1920 et 1943. Tolkien a écrit une lettre (parfois deux) prétendument envoyée du pôle Nord par le Père Noël ou l'Ours Polaire. Ces trente lettres et les dessins qui les accompagnent forment un récit très prenant des aventures de l'homme en rouge et à la barbe blanche, de son ours assistant, et de leurs démêlés avec les gobelins.
Un ouvrage qui plaira aux enfants, à leurs parents, et surprendra plus d'un amoureux de Tolkien.
Deux rencontres ont changé le cours de l'existence de Kristin Kimball, journaliste new-yorkaise trentenaire : l'une avec Mark, jeune fermier bio compliqué, exaspérant mais ô combien séduisant ; l'autre avec le travail de la terre dont elle a fait, contre toute attente, son métier. Ce livre est le récit de ces deux histoires d'amour... La terre prend racine en vous ; à côté, tout le reste paraît dérisoire. Vos champs deviennent un univers à part entière. Et vous vous rendez compte que c'est au royaume des magnétoscopes numériques, des tours de bureaux, des fast-foods, du chauffage central et de l'air conditionné, dans ce pays ou presque tout le monde vit aujourd'hui dans le confort, que vous étiez privé de quelque chose : du plaisir du désir, de l'effort et de la difficulté, du sens de l'accomplissement ….
Il y a Hannah, qui erre dans Paris en écrivant à la fille qu’elle aime et qui est partie. Il y a Joss, garçon étrange aux cheveux bleus, débarqué dans cette ville inconnue pour oublier son passé. Et puis un jour ils se rencontrent. « Je ne sais pas si deux solitudes s’annulent, je ne sais pas si elles se consolent. Je ne sais pas si au contraire elles ne forment pas un vide encore plus grand. » Une histoire d’amour où l’amour n’est pas toujours un endroit confortable.
Parisien ? Une insulte pour certains, un graal pour d'autres. Qu'il soit origine ou destination, Paris, c'est sûr, façonne ses habitants. Olivier Magny propose ici une plongée dans le monde étrange des Parisiens et nous donne enfin de bonnes raisons de les aimer ou de les détester. Au programme : mauvais esprit et autodérision portés par un auteur 100 % Parisien. Alors... Parisien ?.
Graphiste- parisien inspiré par New York, il s’est amusé à confronter les deux villes dans une série d'affiches minimalistes. Celles-ci exploitent subtilement les clichés de la capitale française et de la Grosse Pomme en jouant sur les contrastes. Truffés de références à la pop culture, ces posters au style rétro puisent leur efficacité dans l'imaginaire collectif. Un bel exemple de conception-rédaction (non) publicitaire ! Vivement celle intitulée La justice…
Dans ce roman épistolaire, Tatiana de Rosnay nous entraîne au cœur d’un monde où les petits métiers – herboriste, relieur, chiffonnier – fleurissaient, et dont il ne reste que les vestiges. Tandis qu’une page de l’Histoire se tourne, Rose devient le témoin d’une époque et raconte le traumatisme suscité par ces grands travaux d’embellissement. Entre introspection et rédemption, ces lettres rendent hommage au combat d’une femme seule contre tous. Dans cette ode à la capitale, les maisons regorgent de secrets et les murs sont imprégnés de souvenirs
Douze portraints de boxeurs, de Harry Greb à Mike Tyson, en autant de chapitres. Chacun permet de visiter le milieu de la boxe à des époques différentes, à travers le récit fictif des boxeurs qui se racontent la période allant de leur dernier combat à la fin de leur vie.
Depuis des années qu'ils sont mariés, Alice et Jules ont leur petit rituel : chaque matin, tandis qu’elle paresse au lit, c'est lui qui prépare le petit-déjeuner. Puis, à dix heures pile, le fils de la voisine, David, enfant autiste, sonne à leur porte pour une partie d'échecs. Mais ce jour-là, lorsque Alice rejoint son époux au salon, elle le retrouve immobile, assis sur le canapé. Mort. Que faire ? Doit-elle téléphoner aux pompes funèbres ? Hors de question : en moins d’une heure, des croque-morts viendraient chercher le corps de Jules et exhiberaient aux yeux d’Alice leurs sinistres catalogues. Et d’ailleurs, pourquoi bouleverser tous leurs repères quotidiens ? David ne doit-il pas arriver, d'ici une heure, pour sa partie d’échecs ? Dans ce temps suspendu et grâce à la complicité de David, Alice va garder son homme à ses côtés une journée encore… Un texte très émouvant, construit avec une infinie délicatesse.
Eva Ensler, dramaturge et féministe américaine, a connu un succès mondial avec sa pièce, Les monologues du vagin. Elle revient aujourd’hui avec un livre de témoignages recueillis auprès de jeunes filles dans le monde entier.
Aujourd’hui, les filles bataillent pour choisir entre rester fortes et honnêtes envers elles-mêmes, et se conformer aux attentes de la société dans le désir de plaire. On leur apprend à ne pas être trop passionnées, trop intelligentes, trop bienveillantes… On les encourage à étouffer leur instinct, leur indignation, leurs désirs, à obéir aux règles. Je suis une créature émotionnelle célèbre la voix authentique qui se trouve en chaque fille, et les exhorte avec inspiration à s’exprimer, suivre leurs rêves, et devenir la femme qu’elles ont toujours voulu être. Sous forme de monologues, de poèmes incantatoires et de conversations, Eve Ensler se glisse, tour à tour, dans la peau de ces adolescentes, et dévoile la vie secrète des filles autour du monde. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Alexia Perimony