Le Dîner dresse le portrait de notre société en pleine crise morale. Deux frères se donnent rendez-vous avec leurs épouses dans un restaurant branché d'Amsterdam. Hors-d’œuvre : le maître d'hôtel s'affaire. Plat principal : on parle de tout, des films à l'affiche, des vacances en Dordogne. Dessert : on évite soigneusement le véritable enjeu du dîner, les enfants. Car leurs fils respectifs ont commis un acte d'une violence inouïe. Un café, un digestif, l'addition. Reste la question : jusqu'où irions-nous pour préserver nos enfants ?
Nous ne révèlerons pas la fin, mais les monstres ne sont définitivement pas ceux que l'on croit.
Au fil de la lecture, le lecteur en apprend plus sur la personnalité de chacun des personnages. Ils se dévoilent et laissent apparaitre leur vraie nature, qui met mal à l’aise, qui décontenance. D’autant plus que nous ne les découvrons qu’au travers du narrateur dont la personnalité est bien difficile à cerner.
Les descriptions de la société sont bien senties et donne un décor très réaliste.
D’une écriture sans fioriture stylistique et léger en apparence, le dîner est un roman bien plus retors qu'il n'y paraît.
Le livre ne se veut pas moral mais amène à beaucoup de réflexions et même si nous n’avons pas de réponse toute faite à la question posée, il n’en reste pas moins qu’une grande majorité du groupe a apprécié le sujet.
Le seul bémol à ce Dîner est le choix de l'auteur de justifier le comportement de Paul par une explication médicale (et héréditaire !). Par là même, il le dédouane (ainsi que Michel par la même occasion) de ses actes. Comme si, sans cette anomalie génétique, la nature humaine ne pouvait être aussi détestable…
Groupe : Aqueduc Avril 2013